Exoplanète - Martial Caroff

En attendant 2030

C'est en fouinant sur le blog d'Anudar que j'ai découvert Exoplanète. Son auteur, Martial Caroff, un géologue de formation, est enseignant chercheur à l'Université de Bretagne Ouest de Brest et écrivain depuis une quinzaine d'années. Écrivain touche à tout, il nous livre de la science-fiction, du polar, des romans historiques et des guides géologiques pour les grands et les petits. Bref, un scientifique à la culture hétéroclite. Et ce mélange des genres se retrouve dans ce court roman assez surprenant.

En janvier 2030, une nouvelle étoile apparaît dans la constellation d'Orion, cette étoile visible à l’œil nu possède des caractéristiques physiques déroutantes. Astrée Lahille une ingénieure de l'observatoire de Meudon est chargée d'étudier et d'expliquer ce phénomène. Phénomène qui va devenir encore plus incompréhensible quand cette étoile va s'éteindre une première fois. La communauté scientifique est un peu perdue. La découverte d'anciens manuscrits et témoignages des siècles passés, sans donner directement d'explications à ce mystère, va montrer que ce n'est peut être par la première fois que cela se produit...

Dès les premières pages, on sent le scientifique derrière l'écrivain. Pas seulement pour le cours de physique, d'astronomie qui nous plonge d'emblée vers la nouvelle étoile (et je rassure ceux qui seraient hermétiques à ce sujet, c'est clair, précis et concis !) mais aussi sur la structure du roman : faits - réflexions - explications. Pour ma part je suis aux anges !

Roman sans véritable intrigue, il n'en reste pas moins un page-turner efficace. L'histoire se fait d'elle même et les différents protagonistes apportent leurs questions (et leurs réponses) au fur et à mesure que les chapitres s'écoulent. Curieux de lire les hypothèses des uns et des autres, des scientifiques comme des historiens, j'ai avalé ce court roman en quelques heures, avide de connaitre la nouvelle théorie, la dernière explication.

Le principal défaut reste les personnages, ils sont tous issus du même moule, rien ne les démarque vraiment, tous des intellectuels que l'on pourrait qualifier de "bobos". Il y a un manque d'épaisseur, de faiblesses, de failles chez eux. 

Ce défaut est compensé par la qualité des références historiques, du XVIème siècle à la naissance du Christ en passant par le Moyen-Age. A chaque période son histoire, son anecdote qui aura sa résonance en 2030 et dans le même temps l'auteur ébauche un futur à la fois rassurant et angoissant. Il distille au compte-gouttes les informations sur un mode de vie un peu différent : la fin des voitures, un internet plus "efficace"... on aimerait en savoir un peu plus.

Pour conclure, ce court roman de Hard Science (soft) est une lecture estivale agréable, à la fois dépaysant et enrichissant. J'ai appris pas mal de choses dans ces quelques pages. Et surtout je ne regarderai plus jamais Orion de la même manière et qui sait ce qui se passera en janvier 2030...

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