Bien que je ne sois pas un inconditionnel
de la mouvance cyberpunk, je guettais avec impatience la sortie de Station : La
Chute, premier roman d'Al Robertson. Malheureusement, le prix exorbitant du
fichier numérique, 17,99 € a douché mon enthousiasme (à noter que le prix est
passé à 15,99 € ces jours-ci !). J'avais donc fait une croix sur ce livre
jusqu'à ce que Babelio, lors de son opération masse critique, le propose à ses
lecteurs. J'ai tenté ma chance et me voilà l'heureux possesseur du roman (petit
aparté à l'attention de l'éditeur, s'il passe par ici, le fichier numérique à
60 % du prix du grand format soit environ 14 €, j’achète. Et c'est valable pour
la quasi-totalité de la collection Lunes d'Encre).
Mais revenons au roman...
La première incursion dans l'univers d'Al
Robertson est ardue. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois sur
certaines phrases pour comprendre où l'auteur voulait en venir et de quoi, de
qui il parlait. Est-ce le style, l'univers ou le lecteur qui posait problème ?!
Je ne sais pas... mais toujours est-il que ce sentiment s'est effacé assez
rapidement et que j'ai pu me plonger complètement dans la vie de Jack Forster à
bord de Station, un immense complexe spatial où vivent la plupart des humains
après la destruction de la Terre. La Terre devenue inhabitable après la Guerre
Logicielle qui a opposé les Intelligences Artificielles (IA) du Panthéon à
celle de la Totalité. Pour faire simple, le Panthéon regroupe des IA considérées
comme des Dieux par l'humanité. Ultime incarnation des multinationales
terrestres, elles dirigent Station. Et la Totalité sont des IA rebelles
disséminées un peu partout dans l'espace.
Jack est un personnage à part, tout
d'abord parce qu'il a participé à la Guerre Logicielle pour le Panthéon avant
de déserter et de pactiser avec la Totalité, ce qui lui a valu quelques années
de prison. Et surtout il est le dernier humain à posséder une
"marionnette", un IA de combat logiciel greffé dans son cerveau nommé
Fist. Le couple Jack/Fist étant lié d'une bien étrange façon...
La force de ce roman est sans conteste le
background. C'est très visuel et parfois innovant. Une fois lu les premières
pages, un peu déstabilisantes, c'est du velours, tout coule tout seul. Les
nombreux flash-back permettent de mieux appréhender Station et l'univers qui
l'entoure. Un vrai plaisir de lecture, où se mêlent humour et
découvertes.
L'intrigue n'est pas en reste non plus,
bien que très classique : un polar avec son lot de crimes, de mensonges ou
de faux-semblants. Cela peut sembler banal mais quand ce sont des IA qui sont à
la manœuvre et que celles-ci sont élevées au rang de Dieu, le polar prend une
autre envergure.
Et cerise sur le gâteau, le duo
marionnettiste/marionnette que forme Jack et Fist est juste excellent, drôle,
caustique, délirant, touchant, émouvant... on adore et/ou on déteste ce duo !
Seul petit bémol, parce qu'il fallait bien
en trouver un. La séparation entre réel et virtuel n'est pas toujours nette et
parfois l'auteur nous sort quelques artifices un peu faciles pour retomber sur
ses pieds.
Pour conclure, Station : La Chute est
un roman qui se mérite, pas forcément facile d'accès (surtout pour ceux qui
n'auraient jamais mis les pieds dans le monde 2.0) mais qui est un régal une
fois que l'on est connecté. Ça se lit comme un thriller, peu de temps mort, un
background à couper le souffle et de bonnes idées en pagaille. Bref, le roman
qui marquera cette année 2018... (et dire que j’ai failli ne pas le lire !)
Des avis assez unanimes que l'on peut lire chez Lune, Lorhkan, Lutin, Samuel...
J'ai lu quelques pages il y a quelques jours (décidément, nos lectures se croisent) mais arrêté, ce n'était pas le bon moment pour moi. Il reste au chaud dans ma liseuse, en gardant en tête de persévérer.
RépondreSupprimerIl m'a fallu une trentaine de pages pour bien m'imprégner de l'ambiance, après c'est du plaisir.
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